Sunday 2 October 2011

LE CLANISME CONFESSIONNEL DU REGIME SYRIEN

LE CLANISME CONFESSIONNEL DU REGIME SYRIEN


Le régime criminel a exploité d’une façon planifiée, méthodique, continuelle à travers quatre décennies le facteur confessionnel comme pilier fondamental dans sa politique d’établir le pouvoir et la domination, en plus de quelques autres facteurs comme le terrorisme des services secrets, la corruption organisée, l’information manipulée, et les autres méthodes qu’utilisent les régimes dictatoriaux et totalitaires.

Ici, il faut dire clairement que le régime n’est pas confessionnel dans le sens idéologique ou religieux, il exploite d’une façon vile les sentiments et les appartenances confessionnelles d’une catégorie donnée des constituants essentiels du peuple syrien, les alaouites.
Contrairement à ce qui se passe en Iran, par exemple, où le régime  est confessionnel par essence, et dont le fondement est l’autorité du juriste et la foi dans la doctrine chiite, en Syrie les hommes du régime n’ont aucun rapport doctrinaire avec la doctrine alaouite ni avec quelque religion que ce soit. Ils n'ont foi qu'en la répression, la corruption, le pillage et la brutalité.

Dès que Hafez, le père criminel d'Assad, a mis la main sur le pouvoir en Syrie en 1970, il a exploité d’une façon planifiée le confessionnalisme à travers les moyens suivants :

                       Faire croire aux alaouites que leur destin était lié à celui du régime et que l’effondrement de ce dernier signifiait leur disparition. Le régime a exploité les orientations (confessionnelles) erronées des Frères musulmans lorsqu’ils ont affronté le pouvoir avec les armes à la fin des années 70, et surtout leurs assassinats aveugles sur la base des identités confessionnelles pour consolider le rapport de destinée entre le régime et la constitution.
                       Consacrer la structure (et ségrégation) confessionnelle dans les services secrets,  la sécurité et les unités d’élites des forces armées comme  Saraya el Difah (Les Brigades de Défense devenues maintenant la 4ème division), la garde républicaine et les forces spéciales, alors qu’il était difficile d’appliquer ce même processus sur la totalité des forces armées où le service obligatoire est le réservoir essentiel de l’armée et que ce service obligatoire reflète la situation effective des divers constituants du peuple syrien.
C’est pour cela qu’ils ont concentré leurs efforts sur les officiers volontaires qui sont passés par les écoles militaires.
                       Le même processus de recrutement sélectif a été appliqué aussi dans d’autres domaines comme ceux de l’information, des entreprises économiques mais aussi relations diplomatiques, de l’enseignement supérieur…
                       Pour s’assurer la loyauté de la communauté alaouite, des postes, des privilèges ont été déversés sans compter aux alaouites comme l’administration des sociétés du secteur public, les entreprises gouvernementales, les mairies, les municipalités, les banques et autres organismes, tout en fermant les yeux sur la corruption morale et financière. Les privilèges donnés sur une base confessionnelle sont apparus clairement dans les missions et délégations scientifiques, les traitements médicaux à l’étranger et les postes administratifs.

Malgré toutes ces pratiques de discrimination confessionnelle permanente et à grande échelle durant quatre décennies - que tout le monde connait en Syrie, même les enfants - le fait d’y faire allusion, sans même parler de le critiquer, expose celui qui parle au danger d’emprisonnement, voire pire.

Sans doute un grand nombre de ceux qui ont profité de cette discrimination sont allés très loin dans ces orientations erronées et dans le sentiment de leur supériorité innée, de leur distinction, ainsi que dans l'utilisation de leurs privilèges face aux autres catégories du peuple syrien.
Mais dans leur majorité les gens de cette communauté ne sont que de pauvres paysans qui vivent dans leurs villages montagnards privés des services essentiels, semblables en cela à tous les villages et bourgs de Syrie. Les révolutionnaires de Syrie, en distinguant clairement d'une part l'instrumentalisation par le régime des pratiques confessionnelles, et d'autre part la majorité des gens constituant la respectable communauté alaouite, ont condamné dès le premier jour et continuent à condamner le confessionnalisme. Ils insistent sur le fait que le peuple syrien est "un, un, un".
Il n’est pas acceptable, en effet, qu'une communauté dans sa totalité soit condamnée, accusée des méfaits des pratiques du régime ou de quelques-uns de ses fils.

Le régime s’effondrera mais la confession alaouite reste pour toujours une composante importante du peuple syrien uni. C’est le régime criminel qui est le plus grand danger menaçant la confession alaouite ; c'est lui qui crée un fossé sanglant et vaste entre celle-ci et le reste du peuple syrien, clivage dont les conséquences et les blessures ne pourront se cicatriser qu’à travers les générations futures. A moins que des hommes libres et de raison parmi les alaouites prennent sur eux-mêmes et à bras le corps cette question et fassent échec au plan criminel qui menace l’avenir et la destinée de leur confession ; il leur revient de montrer que leur confession n'est pas faite que de privilégiés ne cherchant qu’à rester au pouvoir, à continuer le pillage, les vols et l’accumulation des milliards, se mettant à l’abri dans ses palais tout en poussant les autres gens de confession alaouite à la confrontation, les exposant ainsi à l’hémorragie et à la mort dans le temps présent et surtout dans l’avenir.

Brigadier General Akil Hashem